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Facebook: la France réclame les données de 1.598 comptes

La France est le sixième pays demandeurs données utilisateurs à Facebook

La France est le sixième pays demandeurs données utilisateurs à Facebook - -

Les autorités françaises ont réclamé 1.547 données utilisateurs à Facebook. 1.598 profils sont concernés par ces demandes de renseignements.

Le réseau social a publié un "rapport international des demandes gouvernementales" présentant les réclamations faites par les autorités internationales sur les utilisateurs du site.

Si les Etats-Unis (21.000 comptes visés), l'Inde (4.144 comptes) et l'Allemagne (2.068 comptes) sont les plus demandeurs d'informations, la France n'est pas en reste avec 1.547 requêtes concernant 1.598 comptes.

39% des requêtes satisfaites

Le réseau social s'est longtemps targué d'être un service respectant la protection de la vie privée mais face aux gouvernements, il ne peut lutter. Pour Olivier Iteanu, chargé d'enseignement à la Sorbonne et avocat spécialisé en droit des nouvelles technologies, "Facebook doit collaborer avec les autorités, c'est la loi".

Pourtant le site assure avoir "mis en place une procédure très stricte pour gérer les demandes gouvernementales. Cette procédure a pour objectif la protection des données des utilisateurs et place très haut la barre juridique à franchir pour que nous acceptions de fournir à un gouvernement des informations".

En France, 39% des demandes ont été satisfaites. Chaque demande est examinée avec le plus grand soin, affirme Facebook, l'entreprise "exige une description détaillée des motifs juridiques sur lesquels est basée la demande".

Une volonté de transparence

Le réseau social veut faire preuve de transparence avec la publication de ce rapport et déclare qu'"en règle générale seules les informations de base d'un utilisateur sont révélées, comme le nom". Pour Olivier Iteanu, "il y a un gros doute à ce sujet. Facebook est dans une position de minimisation".

La grande majorité de ces demandes sont liées à des affaires criminelles, de vols ou kidnappings. Le rapport ne détaille que les requêtes déposées depuis le début de l'année. Facebook garantit qu'il en publiera régulièrement, mais il s'agirait d'une manière de "se dédouaner pour ne pas être accusé de collaboration", commente l'avocat spécialiste.

"Les autorités ayant le moyen d'enquêter sur internet le font"

Le basculement des sociétés au tout numérique poussent naturellement les autorités à se tourner vers les hébergeurs pour obtenir certaines informations. Internet laisse des traces inévitablement.

Pour faciliter le travail des enquêteurs, les sites internet comme Facebook ou Twitter sont contraints de conserver leurs données pendant au moins un an à compter de l'enregistrement sous peine de 75.000 euros d'amende et un an d'emprisonnement.

Olivier Iteanu n'est pas surpris de l’initiative des gouvernances: "on a joué les vierges effarouchées avec Prism et le NSA mais toutes les autorités ayant les moyens d'enquêter sur Internet le font", précise-t-il.

Soufiane Naaïmi