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Vie numérique

Une intelligence artificielle pour identifier les tatouages des détenus américains

Un détenu tatoué de la prison de Wallkill dans l'Etat de New York (illustration).

Un détenu tatoué de la prison de Wallkill dans l'Etat de New York (illustration). - JOHN MOORE / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP

Le FBI teste sur certains détenus américains un système d’identification via leurs tatouages. Mais le projet pose de nombreux problèmes éthiques, aussi bien concernant les informations personnelles que la liberté de pensée.

Identifier automatiquement les tatouages des détenus pour mieux connaître les liens entre eux. C’est ce qu’expérimente actuellement le FBI en collaboration avec le National Institue of Standards and Technology (NIST). L’idée est de développer des profils types basés sur les tatouages des personnes.

Dévoilé par l’Electronic Frontier Foundation (EFF) – une association de défense des droits numériques – le système implique de nombreuses préoccupations éthiques. Ce sont en effet déjà plus de 15.000 photos de tatouages de détenus qui ont été transmises à des sociétés tierces pour tester les algorithmes de reconnaissance.

Une violation du premier amendement ?

Beaucoup de ces tatouages donnent des informations précises sur les personnes qui les portent : nom du conjoint ou d’un parent, dates de naissance ou encore portraits de proches. Et cette première expérimentation n’était qu’un galop d’essai, la seconde phase prévoit de collecter plus de 100.000 photos dès l’été prochain auprès de détenus de Floride, du Michigan et du Tennessee.

L’EFF explique également que les signes religieux sont examinés de près, comme la croix ou les représentations de Jésus chez les catholiques. Ce qui pourrait poser des questions quant au premier amendement de la constitution des Etats-Unis relatif à la liberté d’expression et de pensée, notamment religieuse.

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- © EFF

Enfin, le système ne tient pas compte de la possibilité de rédemption de la personne qui porte un tatouage relatif à un courant de pensée. L’exemple le plus parlant pourrait être celui d’un néo-nazi repenti qui n’aurait pas pu effacer les tatouages explicitent sur son corps, faute de moyens financiers pour le faire. Malgré les griefs énoncés par l’EFF, ni le FBI, ni le NIST ne comptent annuler la seconde phase du projet.