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Vie numérique

"Droit à l'oubli" sur Internet: les plaintes en hausse

Plus d'un tiers des plaintes déposées auprès de la Cnil concernent "le droit à l'oubli"

Plus d'un tiers des plaintes déposées auprès de la Cnil concernent "le droit à l'oubli" - -

La Commission nationale de l'informatique et des libertés (Cnil) a noté, dans son rapport annuel présenté lundi, une forte augmentation des plaintes liées à la maîtrise de données personnelles sur internet.

Photos embarassantes, écrits que l'on regrette ensuite... Les Français sont de plus en plus soucieux de leur réputation numérique. C'est ce qu'il ressort d'un rapport présenté lundi par la Commission nationale de l'informatique et des libertés (Cnil).

Pour la deuxième année consécutive, on note une forte augmentation de plaintes liées à la maîtrise de données personnelles sur Internet. Quelque 34% des plaintes ont pour objet la demande de suppression d'informations ou de photos: c'est "le droit à l'oubli".

Une mesure spécifique pour les mineurs

De plus en plus connectés, de plus en plus actifs sur le web, les internautes ont acquis ce que la présidente de la Cnil, Isabelle Falque-Pierrotin, appelle une "maturité numérique". Et sont ainsi plus conscients des traces qu’ils laissent sur la toile. 

"Ces plaintes représentent un tiers des demandes. Celles-ci s'expriment par la volonté de supprimer un contenu dans un blog, des éléments sur un réseau social ou dans un moteur de recherche, etc.", liste la présidente de la Cnil.

Et à l’instar de ce qui existe déjà en Californie, la Cnil souhaite une mesure spécifique pour les mineurs, avec un retrait de droit de données personnelles, sans besoin d'invoquer, comme c'est actuellement le cas, un "motif légitime". Une manière de "respecter leur immaturité de mineurs", alors que les adolescents sont très présents sur les réseaux sociaux, fait remarquer Isabelle Falque-Pierrotin.

"Tout n'est pas effaçable"

Pour les adultes, tout dépend de ce que l’on voudrait retirer de la toile, ou bien cacher. "On va pouvoir effacer des données que l'on a publiées il y a quelques années, mais tout n'est pas effaçable", prévient Pascal Samama, chef des informations à 01net.com

Une procédure qui reste compliquée, alors, pour mieux maîtriser son identité numérique, quelques règles s’imposent. Des règles de discrétion d’abord, comme celle de ne pas perdre de vue qu’Internet est un espace public.

"Pour les plus jeunes, il y a peut-être deux façons de faire: créer un compte Facebook officiel, et en créer un autre sous pseudo pour être avec ses amis, pour pouvoir vivre une vie numérique un peu libre sans en porter les conséquences", conclut Pascal Samama.

M.G. avec AFP et Florian Rivais