Tech&Co
Vie numérique

Comment éviter que les utilisateurs de Facebook Live "diffusent" les films qu'ils vont voir

Salle de cinéma (photo d'illustration)

Salle de cinéma (photo d'illustration) - Flickr/Alexandre Chassignon

S’il est déjà interdit d'enregistrer un contenu au cinéma, utiliser une application de diffusion en live l’est tout autant. La société BlueSky Cinema cherche à effrayer les étudiants américains sur les risques qu'ils encourent, après qu’un jeune homme a utilisé Facebook Live dans une salle obscure.

Suicides, viols, meurtres, les applications de vidéos live comme Periscope ont parfois fait scandale car il est impossible de limiter ce que les utilisateurs peuvent diffuser. Aujourd'hui, c'est au tour de Facebook Live d’en faire les frais avec l’histoire de cet étudiant américain.

Tout commence de manière plutôt banale. Un jeune homme de l’Université Valparaiso s’est rendu à l’avant-première du film bollywoodien "A Aa" dans un cinéma de l’Illinois, aux Etats-Unis. Et pour partager avec le plus grand nombre les scènes romantiques du film, il n’a pas hésité à utiliser Facebook Live via son téléphone. Las ! C’est à ce moment précis que la société de distribution du film, BlueSky Cinema, a mis sur pied une histoire rocambolesque pour effrayer tous ceux qui voudraient, comme lui, filmer en douce.

Dans sa version officielle, l’entreprise assure qu’une équipe anti-piratage, située en Inde à plus de 13.000 km du jeune homme, se serait rendue compte que le film était diffusé en direct sur Facebook Live et aurait supprimé les liens. Elle garantit en avoir informé le propriétaire du cinéma qui aurait naturellement prévenu les autorités locales. L’étudiant aurait été arrêté et risquerait trois ans de prison, toujours selon BlueSky Cinema.

Mais d’après le commandant du département de police Gregory Nazuka, la réalité est toute autre. Le cinéma n’aurait jamais appelé qui que ce soit et l’étudiant n’aurait même pas été arrêté. Le responsable du cinéma a simplement pris le jeune homme en flagrant délit, lui a demandé de supprimer le contenu de son téléphone, puis a averti la police avec un rapport en ligne.

De fâcheuses méthodes de dissuasion

La raison pour laquelle la BlueSky Cinema a inventé cette histoire est légitime, mais les méthodes utilisées sont plutôt douteuses. Comme l'indique son site internet, la société déconseille fortement aux étudiants américains de faire la même chose que le jeune homme. Elle prévient qu’"enregistrer et partager des vidéos non autorisées sur les réseaux sociaux, c'est de la cybercriminalité".

Si dans ce cas précis, une loi américaine certifie qu’il est interdit "d’utiliser ou tenter d’utiliser un dispositif d’enregistrement audiovisuel pour transmettre ou faire une copie d’un film", l’utilisation des applications telles que Facebook Live ou Périscope est bien plus difficile à encadrer. A quel moment peut-on filmer ? La ligne à ne pas franchir reste encore difficile à déterminer. 

Source : Fortune

Pauline Hélari