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Vie numérique

Bientôt, le FBI pourra espionner et pirater n’importe quel ordinateur dans le monde

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- - FBI (domaine public)

Une proposition de loi veut supprimer les contraintes de territorialité pour les enquêtes judiciaires américaines ciblant des ressources numériques. La Cour suprême vient de la valider.

Le Dark Web n’a pas de frontière. Bientôt, le FBI n’en aura peut-être plus non plus. Selon Reuters, la Cour suprême des Etats-Unis vient de valider une proposition de loi qui supprime les limites territoriales pour les enquêtes judiciaires quand elles ciblent des ressources numériques - autrement dit, des ordinateurs ou des smartphones.

Jusqu’à présent, lorsque le FBI veut obtenir l’autorisation d’un juge pour espionner ou pirater un ordinateur, il doit prouver que la machine se trouve bien dans sa zone de juridiction. Avec la nouvelle loi, cette contrainte n’existera plus.

Concrètement, cela veut dire que le FBI pourra cibler n’importe quel ordinateur, qu’il soit situé dans la zone de juridiction du juge, quelque part aux Etats-Unis ou ailleurs dans un autre pays. Donc également en France.

Le département de la justice américain justifie cette nouvelle mesure légale par le fait que les pirates s’appuient sur des infrastructures réparties dans le monde entier pour effectuer leurs opérations.

"Les enquêtes à distance sont souvent les seuls mécanismes à disposition des forces de l’ordre pour identifier [les criminels] et les appréhender", explique-t-il auprès de Motherboard.

Evidemment, cette nouvelle loi et ces nouveaux pouvoirs inquiètent. Les opposants à cette loi craignent qu’elle ne mène à des pratiques totalement exagérées. Selon The Next Web, le sénateur Ron Wyden estime qu’un seul mandat suffirait pour permettre aux enquêteurs du FBI d’accéder potentiellement à "des millions d’ordinateurs". Il espère que cette loi ne sera pas votée par le Congrès américain. Si elle devait être validée, elle serait effective à partir du 1er décembre.

Gilbert Kallenborn