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L'ex-président de France Télécom entendu par un juge à Paris

Didier Lombard, l'ancien président de France Télécom, a été entendu mercredi par un juge d'instruction de Paris chargé d'une enquête pour harcèlement moral ouverte il y a deux ans à la suite de plusieurs suicides de salariés. /Photo d'archives/REUTERS/Cha

Didier Lombard, l'ancien président de France Télécom, a été entendu mercredi par un juge d'instruction de Paris chargé d'une enquête pour harcèlement moral ouverte il y a deux ans à la suite de plusieurs suicides de salariés. /Photo d'archives/REUTERS/Cha - -

PARIS (Reuters) - L'ancien président de France Télécom Didier Lombard a été entendu mercredi par un juge d'instruction de Paris chargé d'une...

PARIS (Reuters) - L'ancien président de France Télécom Didier Lombard a été entendu mercredi par un juge d'instruction de Paris chargé d'une enquête pour harcèlement moral ouverte il y a deux ans à la suite de plusieurs suicides de salariés, a-t-on appris de source judiciaire.

Une mise en examen était envisagée mais elle était l'objet du débat devant le magistrat. Deux autres anciens dirigeants, l'ex-directeur exécutif Louis-Pierre Wenes et le directeur des ressources humaines Olivier Barberot, sont convoqués ces prochains jours, selon le syndicat CFE-CGE, qui est partie civile.

Un représentant de la société est également convoqué pour des explications de France Télécom en qualité de personne morale.

Le siège de la société et les domiciles de ces trois dirigeants ont été perquisitionnés par la police début avril. Pour la première fois en France, la politique de gestion des ressources humaines d'une entreprise est susceptible de constituer une infraction pénale en elle-même.

L'information judiciaire a été ouverte en avril 2010, à la suite d'une plainte d'un syndicat pour "harcèlement moral". La procédure se fonde notamment sur un rapport de l'Inspection du travail remis en février 2010, visant 14 cas de suicides, tentatives ou dépressions graves de salariés.

L'Inspection du travail a conclu dans son rapport transmis au parquet au "caractère pathogène de la politique de restructuration et de management", tels que mutations forcées ou objectifs de performance impossibles à atteindre. Elle relève que les alertes des médecins du travail ont été ignorées.

Cette politique visait à réduire les effectifs de 22.000 personnes, provoquer un changement de métier pour 10.000 autres employés, en recruter 6.000, augmenter la mobilité et rajeunir la pyramide des âges, souligne le rapport relaté à Reuters en 2010 par une source judiciaire.

Remplacé début 2010 par Stéphane Richard, Didier Lombard, qui avait choqué en parlant de "mode des suicides", a publié dans Le Monde de mercredi une tribune où il se dit innocent.

"A aucun moment, les plans conçus n'ont été dirigés contre les salariés", dit-il. Il assure qu'il s'agissait de sauver l'entreprise, fortement endettée.

Thierry Lévêque, édité par Patrick Vignal