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Un paraplégique recommence à marcher grâce à un exosquelette

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- - Capture vidéo IHMC

Mark Daniel peut à nouveau se lever d'un fauteuil, marcher dans la rue, slalomer entre des piquets. Des déplacements que ce paraplégique ne pouvait plus effectuer depuis des années.

Lorsqu’il avait dix-sept ans, Mark Daniel a été victime d’un grave accident de voiture qui l’a laissé paraplégique. Contacté quelques années plus tard par l’Institute for Human and Machine Cognition (IHMC), institut de recherche installé en Floride, il participe depuis à la conception d’un impressionnant exosquelette qui pourrait un jour permettre aux paralysés de marcher à nouveau.

Après six années de collaboration entre le jeune homme et l’équipe de Peter Neuhaus, chercheur à l’IHMC, le résultat est une médaille d’argent à la une course d’obstacles avec un exosquelette au Cybathlon de Zürich en octobre dernier, un événement qui rassemblait des athlètes handicapés munis de prothèses robotisées autour de différentes épreuves.

La participation au Cybathlon avait pour objectif de valider le concept de Mina 2, l’appareil porté par Mark Daniel. Une réussite, puisqu'en plus de participer à l'événement "sportif", le jeune homme a pu se promener en ville.

Cet exosquelette a été conçu par l’IHMC en partenariat avec l’entreprise Star Prototype. Mina 2 pèse près de 35 kilos et peut fonctionner pendant deux heures avec une seule charge.

Le tout y compris sur des terrains difficiles pour une exosquelette, comme un plan incliné ou un escalier. Et malgré le poids de l’appareillage, les déplacements se font avec une certaine aisance, comme on peut le voir dans la vidéo d’un entraînement de Mark Daniel.

Prochaine étape : un exosquelette "intelligent"

Si le concept a donc été validé, l’objectif à plus long terme est de permettre à des paraplégiques de retrouver durablement l’usage de leurs jambes. Bien sûr, les scientifiques admettent qu’ils n’y sont pas encore. Il faudra commencer par rendre l’appareillage plus compact et facile à utiliser au quotidien.

La prochaine étape, a expliqué Peter Neuhaus au site Digital Trends est de permettre à Mina 2 de penser par ses propres moyens. "A l’heure actuelle, il n’y a pas beaucoup d’intelligence dans l’exosquelette. Il reçoit des ordres du porteur (grâce à des pressions des doigts sur les béquilles) et les exécute. Mais dans les cinq prochaines années, nous devrions voir de grands progrès. Nous aimerions que Mina 2 puisse prendre des décisions."

Pour y arriver, les scientifiques vont notamment pouvoir s’appuyer sur les derniers progrès en matière d'interfaces cerveau-machine et d'intelligence artificielle.