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Un journaliste agressé "physiquement" sur Twitter par des partisans de Trump

Twitter va adapter sa version mobile au web.

Twitter va adapter sa version mobile au web. - AFP

Un éditorialiste du Vanity Fair a reçu à deux reprises des tweets contenant des images stroboscopiques destinées à provoquer une crise d'épilepsie. La vengeance de supporters du futur président américain que le journaliste avait critiqués.

C’est une première sur les réseaux sociaux. On connaissait le bashing et le cyber harcèlement, voici maintenant qu’apparait une nouvelle forme de violence web destinée à provoquer un malaise physique. La cible ? Kurt Eichenwald, écrivain et journaliste, ancien collaborateur du New-York Times, aujourd’hui contributeur de Newsweek et éditorialiste de Vanity Fair. Il a été victime à deux reprises de tweets épileptogènes. Les auteurs ? Des internautes anonymes très au fait de la maladie du journaliste.

Kurt Eichenwald a eu la dent dure contre Donald Trump durant toute la campagne. Au mois d’octobre, il reçoit un premier tweet contenant une vidéo avec Pepe the Frog. Un personnage populaire récupéré depuis quelques années par l’extrême-droite et les nazis aux Etats-Unis et devenu le symbole de leur haine raciale. Eichenwald a la mauvaise idée d’en lancer la lecture mais lâche aussitôt son iPad lorsqu’il comprend que c’est un piège destiné à le rendre malade. Il souffre en effet d’une forme d’épilepsie photosensible dont les crises sont déclenchées par de la lumière clignotante.

"Vous méritez d'avoir une crise d'épilepsie"

Quelques semaines plus tard, il raconte son agression dans les colonnes de Newsweek, ajoutant qu’il reçoit régulièrement des menaces de mort et des insultes antisémites. D’autres fans de Trump tentent d’entrer en contact avec son fils en ligne et clament savoir où ses enfants vont à l’école. Ce n’est malheureusement pas la fin de l’histoire.

Dans la nuit du 15 au 16 décembre, la BBC rapporte que Kurt Eichenwald a reçu à nouveau un tweet contenant une image stroboscopique. Cette-fois le message est explicite :

"Vous méritez d’avoir une crise pour vos posts". La phrase s’étale dans une étoile jaune clignotant sur un fond rouge. En voici une copie sans les éclairs de lumière.

Le message envoyé au journaliste.
Le message envoyé au journaliste. © BBC

Le journaliste est aussitôt pris de convulsions. Il faut dire que le contenu a été savamment conçu pour l’atteindre : l’alternance de 15 à 25 flashs par seconde et un fort contraste lumineux provoquent une crise à coup sûr, selon les médecins. Ce n’est pas une découverte. En 1997, un épisode de Pokemon où un monstre clignait des yeux avait provoqué l’hospitalisation de 600 enfants au Japon.

Le lendemain, Kurt Eichenwald confirme son agression, révélée peu avant par sa femme :

Kurt Eichenwald a déposé une plainte au civil contre le twittos, au tribunal de Dallas, même si le contenu a été prudemment effacé après-coup. D'après le site The Verge, Twitter a déjà accepté de collaborer avec les enquêteurs en fournissant toutes les données en sa possession sur l'abonné.

Amélie Charnay