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Un artiste crée des vêtements pour piéger les systèmes de reconnaissance faciale

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- - Adam Harvey

L'omniprésence des systèmes de reconnaissance faciale est un problème, estime Adam Harvey. En les surchargeant d'une foule d'informations grâce à un tissu imprimé de visages pixellisés, cet artiste-activiste estime que l'on peut ne pas être reconnu.

En attendant la commercialisation des combinaisons de camouflage de Substance Mort (A Scanner Darkly), Adam Harvey, artiste installé à Berlin, a peut-être une solution pour vous si la multiplication des systèmes de surveillance à reconnaissance faciale vous donne envie de vous enfoncer la tête dans le sable. Il a ainsi lancé le projet Hyperface, une ligne de vêtements qui a pour but de déjouer ces systèmes.

Adam Harvey a présenté son travail au congrès Chaos Communications qui s’est déroulé à Hambourg en Allemagne à la fin du mois de décembre 2016. Il est parti du principe que les systèmes de reconnaissance faciale ne peuvent gérer qu’un nombre restreint de données en même temps. Du coup, en surchargeant le système d’informations, il ne pourrait plus les traiter et ne serait pas à même de vous tracer.

Pour arriver à son but, il a choisi de s’associer avec le studio Hyphen Labs afin d’imprimer sur des tissus des motifs pixellisés qui seront pris pour des visages par les systèmes de reconnaissance. Il n’y a plus qu’à en faire des vêtements pour leurrer l’algorithme. On peut aussi le placer sur un mur derrière soi avant de se prendre en photo par exemple.

Rendu d'un prototype de tissu créé par Hyphen Labs
Rendu d'un prototype de tissu créé par Hyphen Labs © Ece Tankal

Ce n’est pas la première fois qu’Adam Harvey essaye de "piéger" les systèmes de reconnaissance faciale. Dans un précédent projet, nommé CV Dazzle, il proposait des maquillages et coiffures pour empêcher les systèmes de repérer les visages.

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- © Adam Harvey

"Mes projets sont motivés par mes inquiétudes sur la façon dont la reconnaissance faciale peut être utilisée pour extraire des informations avec le consentement d’un individu, a expliqué Adam Harvey selon le journal britannique The Guardian. J’estime que cette technologie est une menace significative pour la vie privée."

Pour souligner son propos, Adam Harvey a rappelé que des chercheurs ont affirmé pouvoir déduire 47 éléments depuis une image de 100 x 100 pixels. Parmi eux, des données démographiques comme l’âge ou le sexe de la personne, mais aussi des traits de caractère comme le calme ou la gentillesse ainsi que des tendances criminelles comme la pédophilie ou la délinquance en col blanc.