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États-Unis: l’enquête sur les photos de militaires nues révèle un système très organisé

Des centaines de Marines ont partagé des photos dénudées de leurs collègues (photo d'illustration).

Des centaines de Marines ont partagé des photos dénudées de leurs collègues (photo d'illustration). - CHIP SOMODEVILLA / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP

Des centaines de Marines partageaient ces photos de leurs collègues dénudées, non seulement sur Facebook, mais aussi sur Dropbox et sur un site spécialisé de photos pornographiques.

Le système était finalement bien plus vaste que ce que l’on pensait. Le 4 mars dernier, le Center for Investigative Reporting révélait que des Marines américains partageaient sur une page Facebook des centaines de photos de leurs collègues militaires nues. Cette page privée rassemblait plus de 30.000 membres.

Depuis, les enquêtes se multiplient et dévoilent au fur et à mesure un système bien plus organisé que ce qu'on imaginait. En plus du groupe Facebook, une section spécifique à ces photos avait été ouverte sur le site AnonIB, spécialisé dans le partage de photos pornographiques.

Des images également hébergées sur Dropbox

D’après Business Insider, des clichés étaient également hébergés sur le service de stockage en ligne Dropbox. Un responsable de la société a confirmé au site Engadget que toutes les images étaient désormais supprimées.

Le plus souvent trouvées via des réseaux sociaux comme Instagram, ces images pouvaient être publiées anonymement par les militaires concernées. Mais les animateurs du groupe de partage les republiaient généralement en indiquant l’identité des auteures des photos, mais aussi leur unité et leur localisation actuelle.

Des défis lancés pour récupérer le plus de photos

Il n’en fallait pas plus pour que des encouragements au harcèlement sexuel de ces femmes apparaissent au gré des discussions autour des photos. Les participants se lançaient également des défis pour récupérer le plus de photos nues d’une collègue en particulier.

Ce 9 mars, deux soldates ont expliqué s’être reconnues sur certaines photos, dénonçant ainsi la pratique. "Je peux vous garantir que ce comportement mène à la normalisation du harcèlement sexuel et même de la violence sexuelle", expliquait ainsi Erika Butner, 23 ans, qui a servi pendant quatre ans dans les Marines. L’enquête ouverte par les autorités militaires américaines concernerait des centaines de Marines impliqués dans ces partages de photo.

Jean-Sébastien Zanchi