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Des mini-drones pourraient un jour seconder les abeilles

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- - Eijiro Miyako

Des scientifiques japonais ont transformé un mini-drone en abeille pour qu'il puisse réaliser la pollinisation d'une fleur.

Dans le tout dernier épisode de la série d’anticipation Black Mirror, des drones remplacent des abeilles pour la pollinisation des cultures. La réalité a presque rejoint la fiction : des scientifiques japonais du National Institute of Advanced Industrial Science (AIST) ont réalisé la même expérience. Ils ont publié les résultats de leur travail dans la revue américaine Chem.

Les scientifiques ne cherchent pas à remplacer les abeilles qui permettent à 80% des espèces végétales de se reproduire mais à les seconder dans leur tâche, en particulier parce que leur nombre est en diminution. Dans un e-mail envoyé à Gizmodo, Eijiro Miyao, chimiste à l’AIST et responsable du projet, explique avoir été sensibilisé par "des programmes télévisés sur la crise de la pollinisation, le déclin des abeilles ainsi que par les progrès en robotique".

Gel collant et crin de cheval

Et c’est en rangeant son laboratoire, qu’il a mis la main sur le premier élément de sa création: une bouteille d’un gel ionique utilisé pour de précédentes expériences. Une des particularités de ce produit est d’être très collant. Les scientifiques ont alors enduit des fourmis de ce gel et les ont lâchées à proximité de fleurs. Le constat a été sans appel, les insectes revenaient couverts de pollen.

Ils ont poursuivi leurs expérimentations avec un drone G-Force PXY CAM, un quadricoptère de seulement cinq centimètres. Pour se rapprocher au maximum des abeilles, couvertes de millions de poils microscopiques, les scientifiques ont dû "habiller" ce drone puisqu'il est fait de plastique lisse. Ils ont donc utilisé du crin de cheval qui a ensuite été enduit du fameux gel collant.

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- © Chem

Une fois les appareils prêts, Eijiro Miyako et son équipe les ont fait voler d’un lys du Japon à un autre pour effectuer la pollinisation. Et l’opération a été un succès. Le même test effectué avec un drone sans les poils collants n’avait rien donné.

Une autre des particularités du gel ionique est de pouvoir changer de couleur en fonction de la luminosité. Une propriété qui pourrait permettre de protéger ces drones des prédateurs... qui pourraient les confondre avec de vrais insectes. Si les drones utilisés pour cette expérience étaient dirigés par des opérateurs humains et encore loin de pouvoir fonctionner en extérieur, les scientifiques espèrent que dans le futur on pourra développer des capteurs leur permettant d’agir seuls, comme de vraies abeilles.

Ces engins volants pourront donc peut-être un jour venir seconder les abeilles. Depuis l’an dernier, elles sont officiellement entrées sur la liste des espèces en voie de disparition établie par l’organisme américain en charge de la gestion et de la préservation de la faune (United States Fish and Wildlife Service).