Ces scientifiques ont imprimé de la peau humaine parfaitement fonctionnelle
Impression 3D et médecine font de plus en plus souvent bon ménage, pour imprimer un cœur qui servira à répéter une opération complexe, pour créer une prothèse et puis, désormais, pour vous faire la peau. Enfin, plus précisément, pour imprimer de la peau. Du vrai épiderme humain, vivant.
C’est ce qu’ont réalisé des chercheurs de l’université Carlos III de Madrid. Ils ont développé une bio-imprimante 3D capable de produire de la peau humaine, pleinement fonctionnelle. Cette dernière peut être utilisée par exemple pour une transplantation sur de grands blessés. Elle pourrait aussi servir à mener des recherches chimiques, pharmaceutiques ou pour des tests cosmétiques.
Un des premiers organes vivants bio-imprimés
Cette peau, qui pourrait donc bouleverser les tests cliniques, est un des premiers organes vivants bio-imprimés. Conçue à partir de ce que les chercheurs appellent bio-encres, elle reproduit la structure de la peau naturelle. Elle est ainsi composée de différentes couches. Celle située à l’extérieur, la stratum corneum ou couche cornée, est la plus éloignée de l’épiderme et protège l’ensemble des agressions de l’environnement direct, en "s’associant" à une couche inférieure plus épaisse, la dermis. Cette dernière est composée de fibroblastes, qui produisent le collagène, qui donne son élasticité et sa résistance à la peau.
Vers des greffes de peau simplifiées
Déposer, dans le bon ordre et dans les bonnes conditions, les différentes "encres" biologiques est primordial. C’est un ordinateur qui en contrôle évidemment chaque étape. Cette méthode permet en tout cas de produire une peau allogénique, c’est à dire à partir d’un stock de cellules différentes, ou bien une peau autologue, à partir de cellule souche de peau d’une personne. Cela signifie que les greffes de peau peuvent être simplifiées.
De plus, le fait que la peau ainsi fabriquée produise son propre collagène évite d’avoir à recourir à du collagène animal, comme c’est le cas avec les autres méthodes.
Cette nouvelle approche a également d’autres avantages. Tout d’abord, elle peut être automatisée, elle ne requiert pas d’intervention manuelle. Ensuite, la production est standardisée. Deux éléments qui permettent une réduction des coûts de production, ce qui est essentiel à son adoption à grande envergure. Il faudra toutefois avant cela que les autorités européennes de régulations approuvent cette peau révolutionnaire. Après cette ultime étape, elle pourra alors être utilisée, si elle a été jugée adaptée à des greffes.
Imprimer un coeur?