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Avatar, le garde-frontière virtuel qui sait si vous mentez

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- - Borders / Université d'Arizona

Grâce à ses capteurs et son système d'intelligence artificielle, Avatar sait si vous dites la vérité ou si vous mentez. Il est actuellement testé à la frontière canadienne.

Si vous allez prochainement au Canada, vous tomberez peut-être lors des contrôles de police à la frontière sur un agent poli, bilingue, capable de répondre à vos questions mais surtout… robotisé.

L’agence canadienne des services frontaliers teste en effet un nouvel outil surnommé Avatar pour Automated Virtual Agent for Truth Assessments in Real Time (autrement dit agent virtuel automatisé pour l’évaluation de la vérité en temps réel). Avatar est chargé d’aider les agents à déterminer si les personnes souhaitant entrer dans le pays ont de bonnes ou de mauvaises intentions.

Une borne bardée de capteurs

"Avatar est un kiosque, à la manière des appareils d’enregistrement dans les aéroports ou les caisses automatiques des supermarchés", explique le professeur Aaron Elkins, en charge de ce projet au sein de l’université de San Diego en Californie. A l’écran, un personnage pose diverses questions au voyageur comme "avez-vous des fruits et légumes dans vos bagages?" ou "avez-vous des armes sur vous?"… et le système peut déterminer si la personne interrogée ment.

Comment fait-il? Il est tout simplement doté d’un micro, d’une caméra, de différents capteurs de pression et de mouvement, d’un lecteur d’empreintes et d’un scanner pour la pièce d’identité ainsi que d’un logiciel de détection oculaire. Tous ces outils lui permettent de capter le moindre signe de gêne ou de mensonge comme un regard fuyant, une torsion de la bouche, un mouvement des bras… "Le système peut même détecter si vous croisez vos orteils", assure Aaron Elkins.

De plus, un système d’intelligence artificielle permet à Avatar d’apprendre au fur et à mesure pour mieux réagir face aux voyageurs.

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- © Aaron Elkins

Et pour s’assurer que le voyageur n’est pas simplement nerveux à cause de son vol par exemple, Avatar lui posera une série de questions anodines. Si le système détecte un mensonge, il le signalera à des agents humains qui prendront alors la main. 

Aaron Elkins a commencé à travailler sur ce projet il y a quatre ans lorsqu’il était étudiant à l’université de l’Arizona et l’a poursuivi à l’université de San Diego où il a été nommé professeur.

"Avatar a été testé en laboratoire, dans des aéroports et à des postes frontières", poursuit le scientifique qui cherche désormais un organisme disposé à utiliser son système dans la vie réelle.
Avatar peut d’ailleurs autant servir pour interroger des voyageurs aux frontières que dans le cadre d’interrogatoires policiers ou même pour des entretiens d’embauche. Ceux qui envisagent de mentir sur leur curriculum vitae vont devoir y réfléchir à deux fois!