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Addiction au Web: les "soins" par électrochocs interdits en Chine

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- - Teh Eng Koon AFP

En Chine, on soigne l'addiction au Web avec des méthodes musclées. Mais les "centres de soin" devront désormais se passer des plus controversées.

En Chine, où un internaute sur cinq a moins de 19 ans, on envoie les adolescents accros au Web dans des camps de désintoxication pour les "soigner". Mais désormais, on ne pourra plus y employer n’importe quelle méthode pour les sortir de leur addiction, a indiqué le South China Morning Post.

Le gouvernement chinois a ainsi promulgué une loi sur la cyberprotection interdisant le recours aux électrochocs, aux "drogues" et à la violence dans ces camps. Ceux qui seront pris à utiliser ces méthodes seront immédiatement fermés.

135 séances d'électrochocs en 100 jours

Ces camps prospèrent depuis plus d’une dizaine d’années, à cause d'une forte demande des parents voulant soigner leurs enfants. En Chine, l’addiction au Web est effet considérée comme une maladie.

Dans ces camps, les jeunes sont soumis à un sevrage brutal mêlant de nombreuses heures de sport, des cours classiques mais aussi une participation à la vie collective, un suivi psychologique et quelques méthodes plus musclées dont les électrochocs. Le recours aux chocs électriques a commencé à faire polémique en 2006 et a été interdite par le ministère chinois de la Santé en 2009. Elle a pourtant continué à être utilisée dans ces établissements.

Mais les abus commis par certains de ces centres ont poussé certains jeunes au suicide et ont éveillé l’intérêt des médias. Certains internés ont ainsi fait état de plus de 135 séances d’électrochocs sur une période de 100 jours tandis que d’autres évoquaient des séances d’électrochocs à chaque mauvais comportement.

Cette loi obligera également les éditeurs de jeux en ligne à mettre en place des systèmes pour empêcher les jeunes de tomber dans l'addiction, notamment rendre les jeux inaccessibles aux mineurs entre minuit et huit heures du matin ou restreindre la durée de temps de jeu. 

Les éditeurs de jeux devront enfin avertir les joueurs des dangers auxquels ils s’exposent si leurs titres contiennent des scènes qui pourraient les pousser à la violence, au harcèlement, à des contacts sexuels ou encore à faire usage de tabac ou d’alcool.