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Accusé de censure, Facebook republie une célèbre photo de la guerre du Vietnam

Le journal norvégien Aftenposten a adressé une lettre ouverte à Facebook, l'accusant notamment d'abus de pouvoir.

Le journal norvégien Aftenposten a adressé une lettre ouverte à Facebook, l'accusant notamment d'abus de pouvoir. - Aftenposten - Capture d'écran

Vivement critiqué pour la suppression d'une célèbre photo de la guerre du Vietnam, le groupe américain est revenu sur sa décision quelques heures plus tard.

Devant le tollé provoqué par le retrait de la célèbre photo d'une jeune Vietnamienne nue brûlée au napalm, Facebook est revenu sur sa décision.

"Nous avons décidé de rétablir l'image sur Facebook là où nous sommes au courant qu'elle a été retirée", a indiqué un porte-parole du groupe, disant tenir compte des réactions de sa communauté d'utilisateurs et du "statut d'image emblématique et d'importance historique" du cliché en cause.

Facebook était accusé de censure, après que Tom Egeland, auteur norvégien, a été banni du site pendant 24 heures. Son tort étant d’avoir mis en ligne la photo intitulée The Terror of War (La Terreur de la Guerre), prise par Nick Ut en 1973 lors de la guerre du Vietnam. Le cliché avait valu à son auteur le prix Pulitzer de la photographie d'actualité.

Pas une première pour Facebook

Sur l’image, des enfants vietnamiens touchés par les bombardements au napalm de l’armée sud-vietnamienne - alliée des États-Unis pendant le conflit - fuient en hurlant. Parmi eux, Kim Phuc, alors âgée de 9 ans et dont les vêtements ont été brûlés.

Considérant l’image comme non conforme à ses "standards de la communauté", Facebook avait temporairement désactivé le profil d’Egeland, provoquant du même coup une polémique en Norvège.

Rapidement, le journal local Aftenposten a publié un article à ce sujet, lui-même illustré par l’image de “la petite fille au napalm” et publié sur la page Facebook du quotidien. Image retirée elle aussi.

Dans une lettre ouverte adressée à Marc Zuckerberg, l’Aftenposten regrette l’incapacité du réseau social à distinguer ce qui relève de la pornographie infantile et d’une photographie de guerre. Espen Egil Hansen, rédacteur en chef du média, accuse celui qu’il considère comme “l’éditeur le plus puissant au monde” d’abus de pouvoir.

Ce n’est pas la première fois que Facebook est accusé de censure, notamment concernant la nudité féminine. A plusieurs reprises, le tableau L’Origine du monde de Courbet - représentant un sexe de femme - avait été supprimé, au même titre que de nombreuses œuvres représentant des corps féminins.

Y.D. avec AFP